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Extrait de mon livre "Attractivité de l'économie tunisienne aux investissements directs étrangers"

L’analyse des flux d’investissements directs étrangers (IDE) dans le monde, présente de nos jours, un intérêt majeur pour au moins deux raisons essentielles.

La première est la rareté relative des ressources à la fois publiques et privées pour le financement de la croissance, même dans les pays développés, et ceci à cause de la faiblesse relative de l’épargne intérieure surtout dans les pays en développement, la sélectivité croissante du système international quant au financement du développement et une contraction des apports financiers du système bancaire international aux états et entreprises des pays  en développement.

La deuxième raison est la mondialisation de l’économie qui s’est  traduite par une intensification des IDE, une accélération des échanges de biens et services et l’essor des marchés financiers.  Ceci a renforcé le rôle des organisations gouvernementales et non gouvernementales à caractère international, à savoir la Banque Mondiale (BM), le Fonds Monétaire International (FMI), l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE) dans l’encadrement des négociations, l’harmonisation des politiques économiques et le financement du développement.

En outre , suite à l’accélération des mouvements de mondialisation sur le deux rives à savoir celles des pays développés et des pays en développement, la conception des politiques de développement a connu depuis la moitié  des années 1980 une mutation considérable comparée à celle de l’époque des trente glorieuses. Cette mutation s’est faite sentir au niveau des recommandations de ces instances internationales et avait en filigrane de nouveaux dogmes économiques se rapportant à l’insertion des économies en développement dans l’économie mondiale en vue de rattraper le train en marche et d’atteindre de nouveaux paliers de croissance et des stades plus évolués de développement économique. Ces nouveaux dogmes peuvent être résumés en six axes de politiques  de développement économique distincts mais interconnectés :

  • La prédominance de l’économie de marché
  • Le secteur privé, pivot du développement
  • Le commerce, locomotive du développement
  • L’ouverture sur l’extérieur
  • Les investissements directs étrangers, nécessaires à la croissance
  • Le recentrage du rôle de l’Etat comme régulateur de l’économie

A travers ces axes de développement économique au diapason de la mondialisation, il est fort possible pour les pays en développement (PED), nouvellement industrialisés ou en cours d’industrialisation, de prendre des raccourcis pour amorcer leur développement et accélérer leur croissance. Cependant, comme on va le voir après, la configuration et les priorités au niveau de la demande et de l’offre des IDE diffèrent considérablement entre pays développés et pays en développement. La difficulté d’adéquation Offre- Demande n’est pas seulement au niveau des priorités, mais surtout au niveau de la concentration et de la structure de l’offre et de la demande, et plus précisément des déterminants de l’offre et les déterminants de la demande. La structure de l’offre est traduite par les déterminants des sorties d’IDE en terme de flux et de stocks. Pour le cas de la demande, l’attraction des IDE nécessiterait, une certaine mise à niveau des politiques économiques sur le plan économique, social et industriel.

En dépit des progrès en  matière de stabilité macroéconomique et des réformes structurelles instaurées dans les années 1990, les Pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM) comme les pays d’Afrique n’attirent pas suffisamment d’IDE. La quantité et la qualité des IDE drainés par ces pays restent en deçà de leurs attentes, bien que certains pays comme la Tunisie, le Maroc et l’Egypte aient réussi plus que les autres à attirer les IDE.

Etat d’avancement des travaux empiriques et théoriques

L’inégalité des flux d’entrée d’IDE entre les différents pays et régions des pays en développement est un constat récurrent dans les statistiques internationales sur l’investissement international en général et des IDE en particulier. Mais ceci n’a suscité que très récemment l’attention des chercheurs à travers leurs travaux théoriques et empiriques. En fait, les chercheurs en matière de commerce international, d’organisation industrielle ou de finances internationales ont entrepris de nombreuses études empiriques appliquées à plusieurs pays ou un pays déterminé. Les études les plus nombreuses sont celles portant sur le transfert de technologie, la croissance et le développement se rapportant aux structures de marchés oligopolistiques. Les études en matière d’attractivité d’un pays ou d’une région demeurent relativement rares. 

La problématique

En ce qui nous concerne, plusieurs questions pourraient être posées :

L’attractivité jugée insuffisante des IDE est -t-elle le résultat d’un potentiel d’attractivité relativement réduite ? Sinon, en cas de potentiel d’attractivité latent, comment exploiter et mettre en valeur ce potentiel ? Quel est le rôle des politiques économiques dans la mise en valeur et la concrétisation de cette attractivité ?

En d’autres termes, quelles politiques économiques à adopter par les autorités publiques tunisiennes pour attirer les IDE permettant l’équilibre extérieur ?

La méthodologie

L’analyse portera uniquement sur l’équilibre extérieur de la Tunisie, dans un esprit de focalisation. L’analyse structurelle en terme d’emploi , et de croissance , sera écartée vu l’importance des travaux théoriques et empiriques effectués sur le plan national et international sur l’impact des IDE sur la croissance, l’emploi et le transfert technologique, bien que ce dernier reste encore une question très discutée.

Ce travail consiste à étudier d’une part les mécanismes et les relations permettant l’adéquation entre les déterminants de l’offre d’IDE pour lesquels les FMN sont les principaux moteurs  et les déterminants de la demande tunisienne d’IDE  d’autre part, d’où l’émergence d’un plan en deux parties.

Notons que la première partie est composée d’un chapitre préliminaire et de deux chapitres fondamentaux. Après avoir défini l’IDE et ses concepts satellites, le chapitre préliminaire traitera des fondements théoriques de l’IDE. Le chapitre suivant sera voué à l’IDE et l’environnement international et comportera la question de la mondialisation, celle de la concentration du capital et des stratégies de localisation des FMN. Ce même chapitre analysera enfin les déterminants de localisation des activités des FMN et la question de l’intégration régionale. Quant au deuxième chapitre, il  analysera les flux d’IDE traçant les dynamiques mondiales durant les trente dernières années et l’état d’avancement des négociations bilatérales et multilatérales en matière d’IDE.

La deuxième partie traitera des déterminants de demande tunisienne des IDE en deux chapitres distincts. Un premier chapitre traitera de l’impact des IDE sur l’économie d’accueil et dressera un bilan analytique des IDE drainés jusqu’à nos jours en Tunisie. Le deuxième chapitre sera voué à l’analyse des politiques publiques en matière d’attraction des IDE pour l’économie tunisienne.

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