Reading time is around minutes.
Le jour se lève. Je contemple ton visage féminin innocent qui me mène très loin, derrière mes jours et mes nuits. Tu vois dans ma laideur, une beauté épanouie, un oiseau qui gazouille sur le vieux sapin. Tu vois dans mes rides, une jeunesse engloutie, dans mes maladresses une tendresse originale te rappelant à chaque fois à quel point je t'aime.
Tes yeux clairs me rappellent l'aurore dans mon village natal qui n'existe même pas dans les cartes géographiques des gens modernes. Une poignée de maisons sur une colline épousant chaque jour le lever et le coucher d'un soleil amoureux. Dans tes yeux, à chaque fois, un nouveau jour, un nouvel instant à savourer avant la fin de mes jours, me donnant la force d'exister pour toi, dépasser mon égocentrisme pour chérir le monde entier.
Mes jours, tombent comme les feuilles mortes de l'automne, me rappelant encore plus expressément ma vieillesse, mon corps éphémère et mon âme mélancolique.
Pourrais-je t'aimer quelques instants et te laisser toute seule dans le désarroi et la tristesse ? Pourrais-je transformer ta jeunesse et ta vitalité en une toile de souvenir de couleurs chaudes et violentes ? Pourrais-je te condamner à m'aimer toute la vie, seule et retirée ?, vivante avec mon esprit, mon corps n'étant plus à tes côtés ... Comment te laisserais-je dormir toute la vie avec un coussin vide sentant l'odeur d'un mort ?
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